Kopf des TagesLaurent Blanc, l’exil pour revenir dans le jeu

Kopf des Tages / Laurent Blanc, l’exil pour revenir dans le jeu
 Photo: AFP/Nicolas Tucat

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Laurent Blanc relance sa carrière au Qatar

Laurent Blanc va finalement reprendre place sur un banc d’entraîneur: après plus de quatre saisons blanches depuis son départ du Paris SG, il a été nommé samedi entraîneur du club qatari d’Al Rayyan avec un contrat de dix-huit mois.

Des rumeurs l’avaient annoncé à Lyon en 2019 puis plus récemment à Nice, au FC Nantes, au Toronto FC et même à Barcelone. C’est finalement au Qatar, dans le club d’Al Rayyan, que s’achève la traversée du désert de l’entraîneur quadruple champion de France, ancien sélectionneur de l’équipe de France (2010-2012).

Âgé de 55 ans, le champion du monde 1998 était sans club depuis plus de quatre ans et une finale de Coupe de France gagnée par le Paris SG face à Marseille (4:2).

Fin novembre, il apparaissait presque fataliste dans une interview sur TF1: „Je souhaite toujours entraîner, mais plus le temps passe et moins j’y crois. Je reviendrai sûrement mais ce ne sera pas vers des adultes, peut-être avec des enfants. Il y a de quoi faire dans le sport amateur.“

Et de concéder que le football était „en train de prendre une direction qui ne (lui plaisait) pas tellement“.

En seulement six saisons comme entraîneur de clubs, trois à Bordeaux (2007-2010), autant au Paris SG (2013-2016), Laurent Blanc s’est forgé un impressionnant palmarès, avec quatre titres de champion dont trois dans la capitale. Il a en plus offert au PSG une identité de jeu, fondée sur l’offensive et la possession de balle.

Pour trouver entraîneur plus titré en championnat de France, il faut remonter à l’ère de la télé en noir et blanc et à Albert Batteux (8). Et Laurent Blanc a agrémenté ces titres de deux Coupes de France et de quatre Coupes de la Ligue.

A son arrivée en 2013, pour succéder à Carlo Ancelotti, il avait pourtant été présenté comme un choix par défaut de ses employeurs qataris, qui auraient aimé attirer des CV un peu plus ronflants.

Malgré cette réussite nationale, son incapacité à faire franchir un palier européen au PSG lui a coûté son poste, qu’il a dû abandonner à Unai Emery, auréolé de ses trois sacres en Ligue Europa avec Séville. Mais l’Espagnol ne devait pas faire mieux, n’accédant même jamais aux quarts de finale de la Ligue des champions, à l’inverse de son prédécesseur qui y est parvenu trois fois en autant de saisons.

Au PSG, l’homme aux 97 sélections en bleu, auteur du but en or salvateur contre le Paraguay en huitièmes de finale du Mondial 98, avait dû gérer les états d’âme et les doutes de ses vedettes (Cavani, Motta, Thiago Silva). Mais aussi encaisser l’affront infligé par son latéral Serge Aurier, qui l’avait publiquement insulté lors d’une discussion avec des internautes sur Periscope.

Ces écarts des jeunes joueurs ont également pesé sur sa carrière de sélectionneur, malgré un bilan honorable avec une équipe de France à l’image au tapis après le scandale de Knysna lors du Mondial sud-africain. Il a pu apparaître dépassé par les écarts de comportement de joueurs comme Samir Nasri ou Jérémy Ménez, qui appartenaient à une génération qu’il ne semblait plus comprendre. L’Euro 2012 et son bail s’étaient terminés sur une impression persistante de chaos dans le vestiaire.

„J’ai côtoyé cette nouvelle génération, il y a beaucoup de personnes (…) qui passent leur temps à s’excuser. Je pense qu’au lieu de s’excuser, il faut réfléchir à ce qu’on fait, comme ça, ça te permet de ne pas t’excuser tout le temps“, a un jour dit l’ancien défenseur.

Son passage comme sélectionneur avait également été marqué par l’affaire des quotas ethniques discriminatoires, révélée par Mediapart. Des dirigeants du football français, dont Laurent Blanc, avaient été accusés de vouloir limiter dans les centres de formation le nombre de joueurs binationaux.

Joueur, il n’a pas obtenu en club de palmarès à la hauteur de son talent, même s’il a évolué à Naples, aux côtés de Diego Maradona (1991-92), à Barcelone (1996-97), à Marseille (1997-99), à l’Inter Milan (1999-2001) ou à Manchester United (2001-2003).

C’est surtout avec l’équipe de France que ce Cévenol taiseux a façonné sa popularité nationale, avec le doublé Mondial-Euro en 1998-2000. Cadre des Bleus, il avait toutefois manqué la finale après son exclusion en demi-finale, piégé par le Croate Slaven Bilic qui avait simulé un coup adressé par le Français. Son baiser rituel sur le crâne de Fabien Barthez reste comme une des images symboles de l’épopée des Bleus de France 1998. (AFP)