CovidLes Français ont enfin des perspectives (un peu) plus claires

Covid / Les Français ont enfin des perspectives (un peu) plus claires
Restaurateurs, cafetiers et propriétaires d’équipements sportifs sont furieux: ils espéraient pouvoir eux aussi rouvrir pour les fêtes Photo: AFP/Alain Jocard

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La longue intervention au cours de laquelle le président Macron a détaillé, mardi soir à la télévision, le calendrier et les modalités du futur déconfinement – lequel reste soumis à une évolution favorable des chiffres de la pandémie, qui ont clairement commencé à baisser – a suscité, sans surprise, des réactions mitigées selon les différentes catégories concernées.

Du côté du soulagement: les commerçants, qui vont tous pouvoir rouvrir dès après-demain matin, après un mois de fermeture forcée chez tous ceux qui étaient considérés comme „non-essentiels“, expression malencontreuse qui en a humilié beaucoup.

La satisfaction est nette elle aussi dans la population: non pas seulement parce que chacun va pouvoir faire ses courses librement, mais aussi parce qu’à partir du 15 décembre, la circulation redeviendra libre en France, y compris d’une région à l’autre. Les familles pourront donc se réunir pour Noël, y compris d’un bout à l’autre de l’Hexagone. Et le couvre-feu qui remplacera, la nuit, l’actuel confinement, sera de toute façon suspendu les soirs des 24 et 31 décembre. Etant entendu que cette double échéance est redoutée par beaucoup de soignants, qui craignent de voir se répéter les erreurs funestes du premier déconfinement.

En revanche, restaurateurs, cafetiers et propriétaires d’équipements sportifs sont furieux: ils espéraient pouvoir eux aussi rouvrir pour les fêtes, de même que les stations de sports d’hiver; or il n’en sera normalement pas question avant le 20 janvier, alors qu’au prix de précautions désormais classiques, les salles de spectacles et les lieux de culte pourront eux aussi accueillir des fidèles. Pas plus de 30, tout de même, a précisé M. Macron, avant de laisser filtrer qu’en fait, ce chiffre pourrait être un peu modulé en fonction de la taille des bâtiments religieux: entre une petite chapelle et une cathédrale, il y a évidemment de la marge …

Vaccination avant la fin de l’année

Malgré ces dernières réserves, il est clair que le chef de l’Etat a voulu redonner aux Français, avec les trois étapes ainsi détaillées, des perspectives enfin un peu plus claires, sous réserve d’une inflexion favorable des courbes sanitaires. Sans parler de sa conclusion optimiste sur une vaccination qui pourrait commencer „avant la fin de l’année“, sur un mode non obligatoire (dans un pays qui n’en raffole pas, il est vrai, puisque seulement 55% de la population serait prête à s’y plier). Sondage pour sondage, les deux tiers des téléspectateurs auraient trouvé convaincant le discours présidentiel – proportion certes flatteuse, et à laquelle il n’était plus habitué, mais qui est plus facile à atteindre quand on est porteur d’un certain nombre de bonnes nouvelles …

Les réactions politiques sont elles aussi sans surprise. Du côté de la majorité macroniste, Richard Ferrand, le président LRM de l’Assemblée nationale, a salué „des perspectives claires et des enjeux communs partagés en transparence“, tout en tempérant un éventuel excès d’optimisme: „Si le confinement porte ses fruits et que le virus recule, nous ne pouvons pas encore crier victoire. Ne baissons pas la garde, restons vigilants.“ Même tonalité mesurée chez Christophe Castaner, président du groupe macroniste au Palais-Bourbon: „Le virus est toujours là, et nous devrons poursuivre notre mobilisation.“

L’opposition, de son côté, s’est montrée inégalement virulente. A droite, Jean-Christophe Lagarde, le chef de file de l’UDI, s’est même montré positif: „Enfin le discours et la stratégie d’allégement du confinement sont cohérents! Je les partage“, a-t-il tweeté. Mais Guillaume Peltier, le président délégué des Républicains, s’est dit „fatigué de ces longs bavardages d’auto-satisfaction“, dont le vocabulaire „relève en outre la main-mise des bureaucrates sur notre vie“. A gauche, Jean-Luc Mélenchon a déclaré au nom de La France Insoumise: „On va débroussailler ce flot de détails et vérifier les annonces. Curieux que Macron ait l’air d’être content du bilan!“ Quant à Julien Bayou, le secrétaire national des Verts, il a déploré que „le président continue à tout décider seul éternellement“.