ForumElections communales: un kaléidoscope iconoclaste

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Niederanven: un roquet comme tueur du père

Allons voir un peu ce qui se passe dans d’autres communes du pays. Pour ce faire je vous propose un détour par Niederanven, une localité aux abords de la Ville de Luxembourg qui vit des moments et des événements étranges. Voilà qu’un jeune impétrant, à peine arrivé à l’âge adulte politique, après un mandat insignifiant comme échevin, dans le but d’essayer d’arriver le plus rapidement possible sur le trône du bourgmestre, a décidé de faire la peau au bourgmestre sortant du même parti, tout simplement parce que, comme dans le film „Iznogoud“, il veut être calife à la place du calife. C’est son programme, tout son programme, rien que son programme. Il veut la place, rien que la place, toute la place. Quoi qu’il en coûte. Même s’il faut marcher sur le cadavre politique du père.

Aussitôt dit, aussitôt fait. Voilà donc qu’on invite le sortant à une réunion qui suit une autre réunion plus discrète, voire secrète. On lui propose de se rapprocher de la porte d’entrée et hop, grâce à un „body-check“ efficace, le sortant se retrouve sorti. C’était simple comme bonjour! C’est vrai que dans les partis politiques cléricaux, on peut faire des choses incroyables, peu catholiques, dégueulasses, l’important c’est d’aller se confesser après. Dieu pardonnera les gestes les plus odieux, les plus méchants. Et surtout il ne faut pas y aller avec le dos de cuillère, il faut savoir faire parler la poudre.

Résultat des courses: voilà qu’un bourgmestre qui a énormément de mérites, un mec super-sympa, se retrouve exclu, mis à la porte, à l’insu de son plein gré. Il faut savoir que ce jeune roquet a failli décrocher récemment le prix Nobel de littérature, mais dans sa version négative et nulle, pour avoir publié un livre, ou quelque chose qui y ressemble, qui est devenu la risée de tous ceux qui ont commencé la lecture, mais certainement jamais finie: que des banalités, mais mal rédigées, que des lapalissades, mais mal exposées, que des mots creux, mais mal interprétés sans parler des fautes d’orthographe ou autres.
Le sortant sorti a peine à ronger son frein, il est déçu, triste, frustré et mal à l’aise par rapport à ce qui lui arrive. Il prend son mal en patience. Il n’a cessé depuis une dizaine d’années à s’investir corps et âme pour sa commune, qui le lui rendait bien. Les résultats sont probants. Félicitations! Et maintenant ceci. Cruel! Non merci! Voilà chers électeurs de Niederanven, maintenant vous savez pour qui il ne faut PAS voter. Pour le reste vous ferez comme bon vous semble, je vous fais confiance.

Hesperange: responsabilité politique et transparence intransparente …

Un des nombreux mots galvaudés, violés, utilisés mal à propos est certainement le mot transparence. Depuis peu la palme de l’utilisation erronée de ce mot revient incontestablement au bourgmestre sortant de Hesperange. Mais reprenons depuis le début.

Récemment le tribunal a condamné deux accusés, fonctionnaires de la commune de Hesperange, à sept ans respectivement cinq ans de prison et à 50.000 respectivement 30.000 euros d’amende. Pendant près de 20 ans les deux énergumènes avaient abusé de leur position respective à la commune pour émettre environ 200 fausses factures et les encaisser via des sociétés fictives. On ne peut que s’étonner que pendant toutes ces années, le bourgmestre, le chef de l’Administration, n’aurait pas remarqué quoi que ce soit. Dans leur plaidoirie, les avocats des malfaiteurs avaient plaidé en faveur d’une responsabilité partagée entre la victime présumée, l’administration communale et les deux fonctionnaires. Selon leurs dires, ces derniers n’auraient pas pu agir pendant plus de 20 ans si les finances communales avaient été correctement administrées. Se pose dès lors la question de la responsabilité, directe ou indirecte, de cette situation au sein de la commune, et tous les regards se sont, forcément, tournés vers le bourgmestre en exercice, le chef de cette Administration. Un des avocats avait pointé la responsabilité de ce qu’il a appelé „la culture d’entreprise“ tout en affirmant que cette dernière a facilité le travail à des personnes comme les prévenus. La commune, vu les contrôles financiers insuffisants, les aurait quasiment poussés au crime. Loin de moi de prétendre que le bourgmestre sortant est d’une façon ou d’une autre directement responsable, mais, excusez du peu, il est politiquement responsable de ce qui s’est passé. Il n’a pas pu mettre en place un ensemble de contrôles pour éviter de tels agissements. Il y a faute politique et il devrait endosser et assumer cette responsabilité. Sorry!

Un autre aspect de cette affaire consiste dans le fait que le bourgmestre a refusé de publier, ou pour le moins mettre à disposition des élus un audit qu’il avait ordonné auprès d’un des auditeurs appartenant aux Big Four de la place. On appelle cela de la rétention d’information et de documents appartenant au domaine public. Drôle de façon d’appréhender ainsi un tel dossier, drôle de façon de concevoir ainsi un mandat public, alors que le terme de transparence ne cesse de glisser entre ses lèvres à toute occasion. Il ne suffit certes pas de prononcer à tout va cette expression, qui, à force d’être utilisée à tort et à travers se vide complètement de son sens. Et, à la première occasion où on devrait la mettre en œuvre, on tire la chasse d’eau. Pitoyable!

Sandweiler: à impossible nul n’est tenu

Cette localité va certainement entrer sous peu dans le livre de Guinness. Il y avait d’abord la question de la construction d’un nouveau bâtiment de la commune, rejeté par 74% de la population (trois quarts des citoyens!) à l’occasion d’un référendum ad hoc il y a deux ans. Un projet trop cher, trop grand, trop laid. Ce n’était pas une simple défaite pour la bourgmestre sortante, mais une véritable Bérézina pour elle et pour l’ensemble de son équipe de branquignols. Un peu de feeling politique aurait commandé une démission, vu la gifle et le cataclysme du référendum. Il n’en fut rien, fermez les yeux et on passe en force, tel un char Leopard. Depuis la semaine dernière, on sait pourquoi.

En effet, le conseil communal vient d’adopter, à midi moins cinq, trois semaines avant les élections communales, un nouveau PAG qui se propose notamment d’inclure dans ses zones constructibles des terrains appartenant à des membres du collège échevinal. On n’est jamais mieux servi que par soi-même. Aujourd’hui on comprend pourquoi le collège échevinal a refusé d’assumer le résultat du référendum en démissionnant. Il fallait terminer le chef-d’œuvre et mettre ses propres terrains à l’abri, avant le jugement final des électeurs. Maintenant, c’est chose faite.

Cette péripétie constitue en fait la troisième faute grave du collège échevinal sortant. Il ne faut pas oublier la première qui consistait, de la part des deux partis politiques encore au pouvoir pour deux semaines, de se prononcer contre la construction du contournement il y a quelques années. Question: pourriez-vous, aujourd’hui, vous imaginer le centre du village de Sandweiler envahi par les hordes de voitures qui utilisent le contournement? Tout aménagement futur de la localité serait voué aux gémonies sans cette route de délestage essentielle pour rendre la rue principale et d’autres rues plus sûres, plus jolies, plus humaines.
Trois cartons jaunes de suite sont normalement synonymes de carton rouge. On tire ce dernier le 11 juin?

Listes électorales: la Fonction publique est en marche!

Plus rien n’arrêtera la Fonction publique ou secteur protégé (administrations étatiques, établissements paraétatiques, municipalités, secteur associatif sous contrat avec l’Etat et autres). Elle a véritablement envahi toutes les listes électorales, ne laissant que quelques miettes aux autres. Impressionnant!

Faut-il dès lors s’étonner que cette véritable vache sacrée semble intouchable et profite pleinement des vannes de l’Etat? Et les salariés du secteur privé ou les indépendants ont rarement les possibilités de s’engager. Elle participe pleinement de la véritable Apartheid qui est en train de s’installer dans notre pays où les fonctionnaires évoqués s’approprient tous les leviers du pouvoir politique et les faveurs de l’Etat, à défaut de posséder le pouvoir économique. En attendant, les (nouvelles?) couches sociales défavorisées, notamment celles du secteur Horeca ou du nettoyage, sont obligées de se lever un cul énorme pour simplement survivre. Avec le résultat qu’à peine un quart de la population désignera les élus dont la légitimité sera très fragilisée.

Esch-sur-Alzette: capitale européenne des promesses non-tenues

Ce qu’il considère comme la pièce maîtresse de ses réalisations, Esch 2022, un événement culturel qui lui a permis, un peu, d’élargir son aura, au moins médiatique, au-delà du périphérique, a été incontestablement le flop de la législature. Tous les interviews des uns et des autres, hiérarchiquement le bourgmestre, son échevin (ir)responsable de la Culture (il me fait rigoler celui-là, il n’y a aucune porte à Esch qui n’était déjà ouverte et qu’il a ouverte une seconde fois, mine de rien, plein d’emphase), les rides du front plissées, ce qui, d’après le dictionnaire, traduit généralement un stress excessif, de la frustration ou carrément de l’ennui. Et puis il y a la responsable principale de l’événement qui a réussi la gageure de multiplier les rendez-vous presse, de préférence avec une presse crédule et amie, jusqu’à ce qu’elle se soit convaincue elle-même d’un soi-disant succès de l’ensemble.

À part elle et les deux autres personnes évoquées ci-dessus, personne ne partage cette façon de voir les choses. Pas de bilan financier indépendant, à part celui établi par les opérateurs eux-mêmes, pas de bilan culturel. Pas de bilan objectif tout court. Et surtout ne demandez svp pas aux acteurs culturels, qui ont bien profité des vannes publiques, de chier dans la gamelle d’où ils viennent de manger. C’est vrai, qu’à l’époque, le passage de témoin entre l’ancienne et la nouvelle majorité avait donné lieu à un clash majeur, un clash idéologique, qui a coûté un bras aux contribuables, communaux et nationaux. Les deux anciens responsables d’Esch2022 ont été tout simplement mis à la porte, délit de sale gueule oblige, aux frais du contribuable.

Autre chose: avant les élections communales de 2017, la nouvelle majorité communale avait, pompeusement, fait quatre grosses promesses. Finalement une seule a été réalisée, la „kermesse“ d’Esch a été rénovée. Félicitations, elle dure deux semaines. Question: où en sont les trois autres qui auraient été plus „durables“?

Une dernière remarque couplée à des compliments. Alors que la mise à disposition de logements abordables se retrouve dans quasi tous les programmes des partis de la capitale du sud, Esch détient la Palme d’or du plus grand nombre de logements vides appartenant à la commune. Comme aux Jeux olympiques, il y a des médailles qu’on ferait mieux de cacher …

Des slogans, en veux-tu, en voilà

On pourrait analyser ad vitam aeternam les slogans, souvent tellement creux, de tous les partis politiques. Hic et nunc je me contenterai de voir de plus près celui d’une tête de liste à la VdL. Deux slogans qui se suivent de près: le meilleur climat, davantage de verdure. Je savais que pas mal de politiciens sont convaincus qu’ils peuvent faire la pluie et le beau temps. Mais de là à vouloir garantir un meilleur climat, c’est un pas de géant qu’il faut quand même oser entreprendre. À moins que ce Monsieur pensait au climat au sein de la coalition, qui sait?

En ce qui concerne le deuxième slogan, il dépasse l’entendement, d’après le dictionnaire cela veut dire „au-delà des limites de la compréhension humaine“. Elle est un peu grosse la ficelle, car ce slogan sort quasi en même temps que la date de l’inauguration de la place Guillaume à Luxembourg-Ville, où, sous la co-responsabilité de ce Monsieur, premier échevin, on va inaugurer un des plus grands déserts bétonnés de la capitale, après moult autres péchés originels du même type.

Les Verts, on se calme: eux également ils prêchent pour plus de verdure alors qu’il faut savoir qu’ils sont co-responsables d’un autre désert bétonné récent, le quartier de la Cloche d’Or. Un bel exemple comment il ne faut plus faire au 21e siècle. Mais peut-être y avait-il un sous-entendu pédagogique dans la mesure où il s’agissait de montrer d’abord comment il ne faut faire. Cette méthode pédagogique n’est plus d’actualité, voire carrément très contestée. Il est de notoriété que les Verts aiment considérer et apprécier le bon vieux temps, le temps des cerises, où tout était meilleur. 

Mon chat Leo 

Une note un peu personnelle, pour finir. Il y a trois ans mon chat adoré Leo, un rouquin magnifique, mon alter ego, immigré au passeport français, était obligé de se faire vacciner pour avoir accès à un hôtel pour chats, le temps de m’absenter deux semaines. Je l’ai accompagné chez un vétérinaire qui lui a administré quatre (4!) vaccins d’un coup. Une semaine après, il est décédé après plusieurs jours de souffrances atroces, un vrai calvaire. Un autre vétérinaire ne voulait pas croire cette histoire, tellement elle est apparemment contraire aux règles élémentaires de la profession. Voilà que je découvre ce vétérinaire sur une des listes qui se présentent aux élections. Ai-je besoin de vous donner d’autres précisions?

schullerpiir
3. Juni 2023 - 6.50

Mme ADEHM, Scheffen vun der Gemeng HESPER, schreift haut iwer verantwortungsvollen Emgang mat Steiergelder. Ech vun laachen baal ersteckt!