PlagiatDevoir de mémoire

Plagiat / Devoir de mémoire
 Photo : Editpress/Julien Garroy

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C’est un cas d’école des conséquences fâcheuses qui peuvent se manifester quand on refuse d’admettre l’évidence. S’il avait été directement admis et excusé pour des raisons acceptables, comme le manque de temps et le peu d’importance de ce diplôme pour la suite de sa carrière, le cas de plagiat de Xavier Bettel n’aurait sans doute pas ému grand monde. Mais en renvoyant la responsabilité à une époque où la pratique de l’emprunt eût été admise, le ministre et son directeur de mémoire de l’époque ont braqué tous les diplômés du siècle dernier. Cette position obtuse a aussi conditionné le jugement de la commission d’éthique de l’Université de Lorraine, qui n’avait manifestement pas envie de risquer d’être responsable de la chute (assez improbable en fin de compte) du ministre d’État d’un Luxembourg vu comme la poule aux œufs d’or. Mais c’est plutôt la chèvre et le chou qu’elle a voulu ménager en déclarant qu’il n’y avait pas plagiat, tout en faisant l’offre démesurée à un ministre de corriger son mémoire de jeunesse. 

Xavier Bettel a pensé s’en tirer à bon compte en renonçant à son diplôme au nom de l’intégrité scientifique. Mais c’est celle de l’université qui aujourd’hui est en souffrance. La situation qui satisferait sans doute aussi bien l’ancien étudiant que son ancien établissement, serait qu’aucune décision ne soit prise, comme si aucun article n’était jamais sorti sur l’affaire. Xavier Bettel resterait titulaire d’un DEA qu’il n’a pas mérité, mais dont il ne ferait plus état, comme c’est déjà le cas sur le site du gouvernement. Tandis que l’Université de Lorraine, le ridicule ne tuant pas, attendrait, pour ne pas avoir à prononcer le mot plagiat, que le temps passe. Et que la mémoire, à défaut du mémoire, fasse défaut. 

Phil
20. November 2022 - 12.44

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