Comme tout cela est vain

Comme tout cela est vain
(Tageblatt)

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Il fut un temps où la grande Union soviétique crut pouvoir remettre l’Afghanistan sur les rails en y imposant sa loi. Ce fut une guerre coûteuse, en hommes et en armes, et, surtout, cela ne servit à rien.

Puis vint le temps de la grande démocratie américaine. Elle sut „convaincre“ ses amis de participer à une guerre de l’Occident pour éradiquer le régime taliban. Le prix fut élevé, en hommes et en armes, Kaboul fut libéré, un nouveau régime installé. Depuis, le retrait des troupes est devenu réalité et, celui-ci à peine achevé, le retour en arrière est amorcé. Non seulement, les talibans sont toujours omniprésents, mais entretemps, d’autres groupes terroristes, parmi lesquels les gens de Daesh, ont pris leurs quartiers sur place.

Danièle Fonck dfonck@tageblatt.lu

Kunduz tombe, est libéré puis sera repris, et ainsi de suite. Bref, rien n’a changé quant au fond et la politique occidentale, russe y comprise, fut un échec. Là-bas comme en Irak et comme en Syrie.

Les fins experts militaires et stratèges issus des plus grandes universités pensent, méditent, débattent, réfléchissent et leurs ouailles, présidents, premiers ministres et ministres exécutent et vont ainsi d’échec en échec.

Face à des dictateurs jadis mis en place et soutenus contre vents et marées, il fallut soudain monter des „oppositions“. Autant de nébuleuses dont on ne savait pas grand-chose et dont il s’avère qu’elles sont dans la majorité des cas aussi peu respectables que les gens au pouvoir. Le cas libyen est à cet égard exemplaire.

Assad est un tyran, certes, un sinistre sire dont il faudra se débarrasser. Demain. Auparavant, force sera d’éliminer physiquement et peu importe le coût humain et civil, des terroristes islamistes de quelqu’appartenance que ce fût et qui s’attaquent à nos valeurs dans nos pays avec des armes et grâce à l’argent que nous, Occidentaux, leur avons stupidement fourni. Suite aux bons conseils des think tanks à la Harvard, Berkeley, Stanford et autres campus illustres.
Après, et après seulement, il s’agira de régler les comptes avec les Assad de cette planète.

Si Bachar Assad a pu devenir un monstre, c’est de notre seule faute. Car nous n’avons rien fait pour l’aider, à son arrivée à la présidence, à se débarrasser de la vieille garde de son père, de ses généraux (dont certains, lâches, ont pris de la poudre d’escampette, pour aller pleurnicher à Washington et se retrouver à l’abri).

Oui, il faudra faire juger ce digne héritier d’un père indigne devant une Cour internationale, celle-là même qu’ont voulue les Etats-Unis; celle-là même aussi qu’eux ne reconnaissent pas!

Commençons donc par accueillir dignement les réfugiés syriens qui ont fui les massacres de Daesh et renvoyons ceux qui prétendent fuir le régime Assad. Car ces derniers auraient pu fuir il y a dix, cinq ans, trois ans déjà et ne l’ont pas fait.

Ensuite, essayons de comprendre quelle pourrait être une vraie relève, formons ces personnes et aidons-les activement, sachons les accompagner et chassons Assad.

Cela laissera un court répit aux Etats-Unis pour reconnaître en bonne et due forme la Cour de La Haye!