Comme dans la vraie vie

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Se préparer à l’art du plaidoyer.

Comment savoir si l’on est à la hauteur de ses études de droit? Que l’on a choisi le meilleur chemin? Que l’on saura tenir tête aux ténors du barreau et défendre au mieux son client? Rien de mieux que des travaux pratiques, de plonger dans le vrai. En disputant un concours d’éloquence.

La justice luxembourgeoise n’est pas l’habituée aux jurys populaires et aux grandes plaidoiries, souvent couplées par de spectaculaires effets de manche. Chez nous ce sont les arguments purement juridiques qu’il s’agit de travailler au mieux. Il n’empêche que la faculté de droit s’intéresse à l’art du plaidoyer et y prépare activement ses étudiants. Pas moins de 18 d’entre eux, inscrits en première ou en deuxième année de masters en droit, se sont portés volontaires pour préparer les différents concours qui permettent aux futurs avocats de faire leurs premières armes.

Pour lancer l’initiative, qui les mènera jusqu’en mai, la faculté et son partenaire, le cabinet juridique Clifford Chance, installé au Luxembourg depuis l’an 2000, avaient invité les étudiants au film „Le Brio“. Ce film d’Yvan Attal raconte justement l’histoire de la préparation d’un „concours d’éloquence“. Si le film, qui est sorti en novembre 2017, est déjà presque de l’histoire, les étudiants restent sur le qui-vive: les concours entrent pour la plupart dans leur phase finale. Les étudiants de l’Université de Luxembourg ont préparé cinq d’entre eux.


Le partenaire

Clifford Chance est un cabinet d’avocats d’affaires, d’origine anglaise. Il a été fondé en 1987 après la fusion de deux cabinets britanniques. Il est leader du „Magic Circle“, un ensemble regroupant les plus grands cabinets anglais et compte aujourd’hui près de 6.200 personnes réparties dans 22 pays. Il est présent au Luxembourg depuis l’an 2000.
Son chiffre d’affaires s’élève à 1,54 milliard de livres. Le cabinet est actif au niveau des fusions et acquisitions, des fonds d’investissements, des marchés des capitaux, du contentieux et arbitrage national et international, la fiscalité transactionnelle et le droit immobilier. Le cabinet travaille pour les grandes entreprises, les banques, institutions financières ainsi que pour les gouvernements.


Le Brio: le cinéma raconte

La jeune femme arrive en retard et très peu discrètement dans un amphi bondé de la fac de droit d’Assas pendant un cours magistral. Aussitôt, le professeur fait d’elle la cible de son ironie cinglante. Elle riposte avec insolence.

Ainsi commence la relation frondeuse de Neila Salah (Camélia Jordana) et Pierre Mazard (Daniel Auteuil), qui va les conduire ensemble jusqu’au concours annuel d’éloquence.

Chacun des deux partenaires y trouve son intérêt. Ambitieuse et intelligente, Neila veut défier les conditionnements sociaux. Mazard, menacé d’être mis à pied pour ses provocations, a besoin de se racheter une conduite. Il décide donc de coacher cette étudiante d’origine algérienne venue des cités. La confrontation entre le professeur de droit réac et désabusé, amateur de rhétorique, et la jeune femme de banlieue est explosive.

Mais derrière une comédie bien charpentée, nourrie de dialogues ciselés, se cachent des personnages prisonniers de leur condition (lui, l’intellectuel cynique des beaux quartiers, elle, la banlieusarde coupable de s’élever socialement).

Le sujet pouvait paraître sensible voire casse gueule, la nuance que les deux acteurs principaux donnent aux personnages permet au film de ne pas tomber ni dans le cliché, ni dans la caricature.


Concours européen des droits de l’Homme René Cassin

Créé par un groupe d’étudiants strasbourgeois en 1984, il est le plus ancien et le plus éminent concours francophone de plaidoiries sur la base de la Convention européenne des droits de l’Homme. Il a été mis en place pour promouvoir les droits de l’Homme. Les étudiants, dont trois luxembourgeois, s’affrontent dans un procès fictif, qui se déroule en trois étapes. Dans un premier temps les équipes rédigent un mémoire, soit pour l’accusation ou pour la défense. Ensuite les 20 meilleures vont en demi-finales, les meilleures équipes en requête et défense s’affrontent en finale.


Philip C. Jessup International Law Moot Court Competition

Fondé en 1960 à Washington, ce concours hautement coté auquel plus de 150 facultés de droit participent chaque année, invite les étudiants à simuler un cas fictif qui se déroule devant la cour internationale de justice à La Haye. L’université de Luxembourg y est représentée par cinq étudiants, qui devront soumettre d’abord un mémorial écrit dans lequel ils prennent soit le rôle de la défense ou celui de l’accusation. Après des éliminatoires régionales, les meilleures équipes s’affrontent en finale à Washington devant des juges de la cour internationale.


Manfred Lachs Space Law Moot Court Competition

Ce concours est organisé depuis 2010 par l’Institut international de loi spatiale et a comme but de promouvoir plus particulièrement la connaissance juridique de l’espace. Il a attiré l’attention de trois étudiants de Luxembourg. Dans un premier temps ils s’affrontent dans des éliminatoires régionales, qui ont lieu cette année à Lisbonne, avant de se mesurer devant les juges de la Cour internationale à Washington D.C.


International and European Tax Moot Court

Dans ce concours, organisé par l’Université de Louvain et soutenu par la Commission européenne, les étudiants doivent plaider devant un tribunal spécialisé dans le recouvrement international et européen de taxes et impôts. Dans un premier temps les participants soumettent un mémorial avec leurs arguments pour les deux parties, plaignant et défenseur. Les meilleurs mémoires sont acceptés pour un concours oral. Trois étudiants de Luxembourg ont relevé le défi dans un concours qui est pour l’instant le seul en la matière.