Cessez-le-feu en danger en Géorgie, tension internationale

Jetzt weiterlesen! !

Für 0,59 € können Sie diesen Artikel erwerben.

Sie sind bereits Kunde?

Le cessez-le-feu fragile instauré entre Géorgiens et Russes a semblé être respecté tant bien que mal mercredi sur le terrain, malgré les récits de violences, d'exode et de pillages, mais la tension était toujours vive, y compris sur le plan diplomatique.

Le cessez-le-feu fragile instauré entre Géorgiens et Russes a semblé être respecté tant bien que mal mercredi sur le terrain, malgré les récits de violences, d’exode et de pillages, mais la tension était toujours vive, y compris sur le plan diplomatique. La mise en oeuvre du plan de paix sur lequel Moscou et Tbilissi ont donné leur accord de principe mardi au président français Nicolas Sarkozy apparaissait incertaine. Les deux parties en faisaient des interprétations divergentes et se reprochaient mutuellement de ne pas en respecter les engagements. Le président géorgien Mikheïl Saakachvili a accusé les forces russes de destructions et de pillages dans la ville de Gori, un noeud stratégique au centre du pays. Un journaliste de l’AFP a pu voir mercredi des dizaines d’habitations en flammes et des scènes de désolation sur la route menant d’Ossétie du Sud à Gori, dans des villages pillés par des combattants ossètes et des soldats russes. La secrétaire d’Etat américaine Condoleezza Rice a déclaré que Moscou risquait de „renforcer son isolement international“ s’il ne respectait pas le cessez-le-feu. „Les rapports ne sont pas encourageants“, a-t-elle dit. Le président français a cependant assuré avoir „reçu du président russe (Dmitri) Medvedev l’assurance que la Russie respecterait les engagements pris“ mardi. La France va bientôt proposer un nouveau projet de résolution au Conseil de sécurité, incluant le plan de paix accepté sous conditions par la Russie et la Géorgie. Le président américain George W. Bush a annoncé mercredi qu’il envoyait Mme Rice à Paris pour des entretiens avec M. Sarkozy puis à Tbilissi pour manifester la „solidarité“ des Etats-Unis avec la Géorgie. Les Etats-Unis „insistent pour que la souveraineté et l’intégrité territoriale de la Géorgie soit respectée“, a-t-il dit, demandant à la Russie de retirer toutes les forces „entrées en Géorgie ces derniers jours“. Le Pentagone a démenti que Washington veuille prendre le contrôle des ports et aéroports géorgiens, comme l’affirmait le président géorgien. Le premier avion de transport militaire américain C-17 est arrivé mercredi à Tbilissi avec une aide humanitaire. Un deuxième était attendu jeudi. Les 27 ministres des Affaires étrangères de l’Union européenne se sont déclarés prêts à envoyer des hommes en Géorgie pour surveiller l’application du plan de paix. Toutefois, des divergences demeuraient au sein de l’UE, les dirigeants polonais, lituanien, estonien et letton critiquant le plan Sarkozy du fait, notamment, de l’absence de toute référence à l’intégrité territoriale de la Géorgie. Mercredi soir, le secrétaire du Conseil de la sécurité géorgien Alexandre Lomaïa a affirmé avoir reçu l’information que les troupes russes allaient se retirer jeudi de Gori, ce qu’a confirmé un haut responsable militaire russe. „Pendant deux jours encore, des troupes russes resteront dans la région (de Gori) pour (…) transférer aux forces de l’ordre russes les fonctions de contrôle, puis elles partiront“, a précisé le général Viatcheslav Borissov, cité par l’agence Interfax, démentant par ailleurs que la ville ait été „détruite et pillée“. Le commandement russe a affirmé avoir abattu mardi et mercredi deux drones géorgiens au-dessus de Tskhinvali, capitale de la république séparatiste géorgienne d’Ossétie du Sud. Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a déclaré que Moscou ne retirerait ses troupes de Géorgie que lorsque les soldats géorgiens auraient regagné leurs casernes, se donnant implicitement un droit de regard sur le comportement des troupes de Tbilissi. M. Lavrov a insisté sur la nécessité de rediscuter du „statut“ des régions indépendantistes de Géorgie, au niveau international, un principe rejeté par Tbilissi. L’Ossétie du Sud souhaite rejoindre la Fédération de Russie et l’Abkhazie être reconnue comme Etat indépendant. L’Ukraine, accusée par la Russie d’avoir armé la Géorgie et encouragé son opération militaire en Ossétie du Sud, a imposé mercredi par décret des restrictions aux mouvements de la Flotte russe de la mer Noire basée en Crimée. Une décision qualifiée de „grave mesure antirusse“, par Moscou.