En attendant Trump

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2017, une année comme les autres?

Sans doute, si l’on regarde les autres de près: aucune n’était jamais facile pour l’immense majorité de la population mondiale, pas même en Europe, région privilégiée entre toutes. 2017 sera simplement un bref moment de l’Evolution, mais un moment qu’il faudra essayer de saisir pour infléchir les politiques dans l’intérêt du bien commun.

Dans quelques jours, Trump, le nouveau patron de l’Occident, balisera son parcours sans demander l’avis des Européens, des Australiens et Nouveaux-Zélandais, des Canadiens et des Sud-Américains, ce milliard et demi d’hommes qui tous dépendent de ses décisions géostratégiques et géoéconomiques. Sa légitimation US lui suffit.

En Europe occidentale, nous occultons volontiers le fait que nous sommes néocolonisés par les USA depuis 1945. L’hégémonie militaire est d’une évidence écrasante. Elle rend tragi-comiques les velléités de nos „grands“ dirigeants pour garder un semblant d’autonomie politique quand Washington intervient à sa façon au Proche- et au Moyen-Orient ou ailleurs, pour des raisons qui sont les siennes surtout. Que de „coalitions“ montées pour la galerie …

On pourrait rétorquer que les guerres civiles européennes se paient maintenant sous l’autorité nouvelle et que cela n’a rien d’anormal. Et que l’adhésion des dirigeants européens à la géopolitique américaine, quoique servile, se justifie pleinement parce que nous partagerions les mêmes valeurs.

Les valeurs humanistes bien sûr, mais ont-elles jamais été cernées et définies? Pour être respectées par les politiques économiques et financières par exemple qui ne reculent pas devant l’exploitation injustifiable de l’homme et de la nature? Le fait est que les richesses extraites de la terre et celles produites sont réparties d’une façon éthiquement et moralement inacceptable. La grande misère des uns permet l’archi-superflu des autres.

Mais cela, les générations montantes, si généreuses spontanément, ne le perçoivent pas parce qu’elles sont en voie de dépolitisation rapide, aux USA et ailleurs en Occident. Et si cette dépolitisation était, aussi, une conséquence, voire une composante de l’American Way of Life?

Le mode de vie de la puissance-leader, de l’hégémonie, a en effet été progressivement adopté: nous parlons globish (une sorte d’anglo-américain très libre); Hollywood, les stars, la musique, les séries TV, Youtube, Facebook, la nourriture, McDo, CocaCola, le blue-jean, tout cela est désormais pareil ou presque des deux côtés de l’Atlantique; on ne vit qu’une fois, n’est-ce pas, et la satisfaction, le succès personnel priment sur tout le reste.

Jusqu’au jour où rien ne va plus.

Si l’avènement de Donald Trump relançait, par quelque biais, le débat sur le redéveloppement du European Way of Life, ce serait … positif.

Un Way of Life, un mode de vie, découle essentiellement du plus grand bien que peut posséder une civilisation: sa culture.

Ce bien-là est si profondément ancré en nous que même négligé pendant un temps, comme actuellement, il suffit de le redécouvrir pour échapper à la pire des hégémonies: celle de la pensée unique.