RDC: funérailles à Kinshasa de Papa Wendo, le père de la rumba congolaise

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Politiques, musiciens et simples admirateurs ont rendu un dernier hommage dimanche dans Kinshasa au prolifique père de la rumba congolaise, Papa Wendo, qui laisse de nombreux tubes et soixante enfants.

Politiques, musiciens et simples admirateurs ont rendu un dernier hommage dimanche dans Kinshasa au prolifique père de la rumba congolaise, Papa Wendo, qui laisse de nombreux tubes et soixante enfants. La dépouille de l’artiste-musicien congolais Antoine Wendo Kalosoy, dit Papa Wendo, décédé à l’âge de 83 ans le 28 juillet, était exposée sur l’esplanade du stade des Martyrs de Kinshasa où des milliers de Kinois sont venus se recueillir.
„Wendo fut un grand monument de la musique moderne (…) des décennies durant, il a été au service de la Nation en produisant des oeuvres musicales d’une grande qualité artistique“, a déclaré le ministre de la Culture, Esdras Kambale, dans son oraison funèbre. „Il était un patrimoine national, un artiste éveillé et hors du commun“, a poursuivi le gouverneur de Kinshasa, André Kimbuta, pour qui Wendo Kalosoy était „la référence de la musique congolaise“ depuis les années 50. Nombre de ses admirateurs, vêtus de T-shirt à l’effigie de l’artiste, éclataient en sanglots chaque fois qu’étaient lancés des extraits de tubes à succès de Wendo, chanteur de „charme, de l’amour et de la beauté“. „La musique de Wendo a traversé les générations. Il mettait de l’art dans ses oeuvres que nous récitions comme des versets bibliques“, se souvient Sophie Noma, éducatrice d’une soixantaine d’années. Wendo Kalosoy avait été admis lundi aux soins intensifs à la Clinique Ngaliema de Kinshasa, après une crise liée à un „dysfonctionnement organique“. En introduisant le rythme latino-cubain en Afrique dans les années 50, Wendo a popularisé la rumba congolaise dans son pays et à l’étranger, avec notamment son tube fétiche „Marie-Louise“, enregistré en 1952. Cette chanson lui valut des démêlés avec l’église catholique qui „l’excommunia“ un temps. Donné plusieurs fois pour mort, cet artiste s’en va en laissant derrière lui une longue carrière musicale. „Il était notre conseiller. Papa Wendo a légué un héritage exceptionnel et nous continuerons à puiser dans ses oeuvres pour le rayonnement de la musique congolaise“, a reconnu dimanche l’artiste-musicien Papa Wemba, l’une des grandes figures de la rumba congolaise et le prince de la SAPE (Société des ambianceurs et des personnes élégantes). Peu avant la levée du corps pour le cimetière, Papa Wendo a été décoré à titre posthume de la médaille d’or du mérite des arts, sciences et lettres, selon une ordonnance du président Joseph Kabila, lue par le chancelier des Ordres nationaux, le général Mabiala. Né en mai 1925 à Mushie, dans le Bandundu, (nord-est de Kinshasa), Wendo Kalosoy, orphelin de père depuis son jeune âge, „était lui même père de soixante enfants“, a rappelé à l’assistance un membre de sa famille. Presque oublié sous les différents régimes qu’a connus son pays, il sera „tiré de la tombe“ en 1998 par un admirateur, le président Laurent-Désiré Kabila, depuis assassiné en janvier 2001, qui va l’aider financièrement. L’artiste au visage creusé et au profond regard, qui a longtemps voyagé comme mécanicien sur les bateaux naviguant sur le fleuve Congo, a été immortalisé dans un documentaire de Jacques Sarasin, „On the Rumba river“, filmé en 2007.
Il a été inhumé dans l’après-midi au cimetière de la Gombe (centre-ville) où reposent également d’autres grands noms de la chanson congolaise comme Franco Luambo Makiadi et Kabasele Yampanya Pépé Kalé.