Les deux magnifiques pochtrons de Royal Blood

Les deux magnifiques pochtrons de Royal Blood
Foto: Deadly Sexy Carl

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Royal Blood ont su mettre le feu à l’Atelier lors d’un banal dimanche soir grâce à leurs chansons entraînantes et des riffs dansants.

Ian De Toffoli

On ne s’attendait pas, lorsqu’on les voyait entrer en scène comme s’ils flânaient dans une rue bondée, ou comme s’ils poussaient la porte d’un pub anglais, un peu lents, nonchalamment presque, à ce que le chanteur et bassiste Mike Kerr et le batteur Ben Thatcher, coiffé de son éternelle casquette, les deux musiciens du groupe anglais Royal Blood, de Brighton, allaient à tel point enthousiasmer la salle comble de l’Atelier, lors d’un simple dimanche soir, où les habitants de ce pays, on le sait bien, après leur weekend festif, préfèrent se lover sur le canapé devant des séries policières allemandes.

Dès la deuxième chanson, le titre „Come On Over“, tiré de leur premier album intitulé éponymement „Royal Blood“, la salle commençait à sautiller, et quand les deux garçons ont entamé les merveilleux riffs de la fin de „I Only Lie When I Love You“ de leur deuxième album, quelques chansons plus tard, le sautillement était devenu un véritable petit moshpit dans les premiers rangs devant la scène.

Il faut dire que les deux pochtrons de Royal Blood – Ben Thatcher avait ramené une bouteille de tequila à la méconnaissable forme de la marque Patrón qu’il n’arrêtait pas de boire au goulot – ont un charme fou. L’un jouait de la batterie comme si c’était la chose la plus relaxante au monde et l’autre, Mike Kerr, dont la basse est en fait reliée à deux amplificateurs, l’un pour basse, l’autre pour guitare, créant ainsi ce son distordu plus caractéristique de la guitare électrique, n’arrêtait pas de virevolter sur scène.

On pouvait avoir l’impression que les deux musiciens, qui sont connus pour une exécution mathématiquement exacte de leurs chansons, se sont laissés un peu aller à des étirements de chansons, à un drum solo après la chanson „Little Monster“, à quelques riffs de „Whole Lotta Love“ durant la chanson „Figure It Out“. Ils ont même eu recours à un chœur formé par deux chanteuses qui les accompagnaient pour certains des titres, notamment le brillant „How Did We Get So Dark“, premier titre de leur deuxième album, avec sa fin dure et lancinante à la fois où Mike Kerr descend les octaves son instrument, comme pour mettre en son même le titre de la chanson. En guise de récompense, Ben leur a offert des gorgées de tequila.

Le concert se terminait, comme si souvent, avec le titre „Out Of The Black“, titre pour lequel a été filmé un clip gore et drôlissime où une bande d’animaux en peluche à taille humaine braque une station d’essence et massacre les policiers et agents fédéraux venus les arrêter, puis se font massacrer à leur tour par le caissier armé de nunchakus, le tout alternant entre moments filmés et fragments dessinés.

Bref un formidable dimanche soir, bien mieux qu’assis devant la télévision ou à ingurgiter encore plus de mettwurscht lors de l’habituelle soirée barbecue en famille, comme on pourra également témoigner la jeune femme en blouse à fleurs noires et bleues tressautant comme sous l’effet d’une crise d’épilepsie et hurlant à tue-tête les paroles de toutes les chansons à côté de moi (si tu te reconnais dans ces lignes: je t’adore !) jusqu’à la toute fin. Bravo!